Le bruit d’impact en condo : entrevue avec un acousticien (partie 3 de 3)
Julie Leducvendredi, 25 mai 2018
Quels seraient vos suggestions pour gérer une plainte de bruit?
L’insonorisation supérieure présuppose une construction soignée sur les aspects acoustiques et un savoir vivre ensemble (la cohabitation responsable dans le respect des voisins).
Dans une problématique de nuisance par le bruit, on doit différencier deux aspects pour bien gérer une plainte:
- L’aspect objectif (le bâtiment) :
Suite à une plainte, on procède à un test acoustique objectif pour quantifier la qualité sonore des unités en question et déterminer si la performance de l’insonorisation du bâtiment est effectivement en cause. Pour cela, il faut prendre en considération la performance insonorisante d’origine. Par exemple, rien ne performe autant que le tapis. Donc, si on change les tapis pour une céramique, inévitablement il faut s’attendre à une dégradation majeure de l’insonorisation au bruit d’impact.
- L’aspect subjectif (humain) :
Une fois la performance objective déterminée, il reste la question du « humanware »… Est-ce la personne plaignante qui est trop sensible? A-t-elle raison de se plaindre? Est-ce plutôt le voisin d’en haut qui marche comme un éléphant et n’a aucune retenue et savoir vivre? Les diverses recommandations de performance d’insonorisation suppose un savoir vivre ensemble. Bien souvent, les gens croient à tord qu’une insonorisation supérieure autorise moins de souci, de retenue. En condo, on ne vit pas dans un « bunker ». À titre d’exemple, si un samedi soir, quelqu’un écoute un film à plein volume, il y a fort risque que son voisin l’entende. Un problème d’insonorisation ? Vraiment ? Vous l’aurez évidemment compris, il faut s’entendre entre voisins sur les façons raisonnables de cohabiter et le savoir-vivre attendu, puis établir les limites.